Histoire Rrom

Les Rroms

Depuis sept siècles au moins, les Rroms sont présents en Europe. Ils sont originaires d’Inde du Nord, de la moyenne vallée du Gange. Ils ont migré vers l’Europe à partir du XIe siècle, passant par l’Iran, la Turquie, l’Ukraine, la Russie et se sont installés dans toute l’Europe.

Les Rroms sont donc un peuple européen depuis plusieurs siècles.

Ils se sont aussi installés dans des États qui sont à la périphérie de l’Europe (Turquie, Ukraine, Russie) ou aux États-Unis.

On compte entre 10 et 12 millions de Rroms en Europe, dont environ 400 000 en France.

Leur langue est le rromani, proche du sanskrit et de l’hindi. Ils n’ont jamais eu de revendications territoriales mais ils ont une conscience, une origine, une culture et une langue communes.

Historiquement, c’est un peuple sans terre, une « nation sans territoire », et un peuple qui a été maltraité et qui est largement méconnu. Dans les provinces roumaines, ils ont été réduits en esclavage pendant cinq siècles, jusqu’en 1856. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le samudaripen (= « meurtre collectif total » en rromani, le génocide du peuple Rroms par les nazis) a fait environ 500 000 morts.

Quel nom ?

Rom, Roms, Rroms, Roma, Rroma, Tsiganes, Manouches, Gitans, Bohémiens, Sintés, Kalés, Romanichels, Gypsies… De la difficulté de nommer ce qu’on méconnaît…

Il y a une multiplicité de noms qu’on donne aux Rroms ou qu’ils se donnent eux-mêmes.

Lors du 1er Congrès International des Rroms à Londres en 1971 , le nom « Rrom » a été choisi par l’Union Romani Internationale.

Plus en détail, les Rroms au sens large se subdivisent en :

– Rroms dits « orientaux » (85 % des Rroms), ils se sont sédentarisés en Roumanie, Bulgarie, Grèce, Hongrie, Slovaquie, Serbie, Kosovo ;

– Sintés, souvent appelés Manouches en France (4%), ils ont transité par les régions germanophones et habitent en France, en Allemagne, en Italie (néanmoins les Manouches ne se reconnaissent pas en tant que Roms*) ;

– Kalés ou Gitans (10%), ils vivent en Espagne, au Portugal, dans le sud de la France ;

– Gypsies ou Romanichels en Grande-Bretagne (0,5%) ;

– divers groupes de moindre importance numérique.

Le terme « Bohémien » était apparu en France quand des familles Rroms sont arrivées, porteuses de lettres du roi de Bohême, cette région d’Europe centrale que les Rroms ont longtemps sillonnée.

L’appellation « Gens du voyage » est une catégorie administrative créée par la loi du 3 janvier 1969. Elle désigne les personnes vivant plus de six mois par an en « résidence mobile terrestre ». Le 8 avril 2009, reçue à l’assemblée nationale, une délégation d’associations rroms, gitanes et manouches récusait dans un Décalogue l’appellation « gens du voyage » et demandait le respect du droit de circuler et de stationner pour tous, sans discrimination.

En Europe, les Rroms sont aujourd’hui sédentaires à 96 %. 4 % seulement sont donc nomades : ils n’ont d’ailleurs jamais été nomades par culture mais par nécessité, pour fuir les violences et les discriminations.

 

* « Les Manouches ne se reconnaissent pas en tant que Roms. », extrait de Roms et Tsiganes, Jean-Pierre LIEGEOIS, 2009